Poutine et Zelensky à Paris pour relancer le processus de paix en Ukraine

Sous l’impulsion du président français, Emmanuel Macron et de la chancelière allemande, Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky se réunissent pour la première fois ce lundi à Paris pour tenter de relancer le processus de paix en Ukraine.
Les rencontres se feront au format «Normandie», en référence à la région française où les dirigeants des quatre pays s’étaient retrouvés pour la première fois en 2014, mais qui ne s’étaient plus tenues depuis 2016.
Si la conclusion d’un accord de paix est un objectif peu réalisable en l’état actuel des choses, la présidence française a expliqué dans un communiqué espérer que les rencontres qui vont se tenir à partir d’aujourd’hui vont au moins permettre d’avancer dans la mise en œuvre des accords de Minsk en recréant de la confiance entre les deux parties.
La perspective poursuivie, plus atteignable, est le rétablissement de la souveraineté ukrainienne sur le Donbass, l’annexion de la Crimée par la Russie n’étant pas à l’ordre du jour, car elle ne relève pas des accords de Minsk. Les partisans de la paix en Ukraine espèrent profiter de la détente qui s’est fait sentir depuis le changement de président en Ukraine.
Mais face à Vladimir Poutine, vétéran de la scène internationale, Volodymyr Zelensky, ancien comédien arrivé au pouvoir en mai dernier, est sous la pression de son opinion qui redoute de le voir faire trop de concessions à la Russie, afin de tenir sa promesse de campagne de mettre fin à la guerre en Ukraine. Environ 5.000 manifestants ont appelé hier dimanche à Kiev le président Zelensky à ne pas céder à la pression de Moscou.
Depuis 2014, la guerre entre Kiev et les séparatistes pro-russes a fait plus de 13.000 morts dans le Donbass, bastion industriel de l’Est ukrainien. L’Occident et l’Ukraine accusent Moscou de financer et d’armer les rebelles, ce que la Russie nie en arguant jouer un rôle politico-humanitaire pour protéger les populations locales russophones.
Les combats ont fortement baissé en intensité depuis les accords de Minsk en 2015, mais 80.000 hommes continuent de se faire face de part et d’autre de la ligne de front qui s’étire sur 500 kilomètres et, chaque mois, des morts sont à déplorer dans des accrochages ou l’explosion de mines.