Des voix s’élèvent contre l’influence du MPLA sur l’État angolais et la Commission électorale

La réélection du juge Manuel Pereira da Silva à la présidence de la Commission nationale électorale (CNE) d’Angola est vivement contestée par l’UNITA et la société civile, qui dénoncent un processus biaisé et entaché d’irrégularités. Bien que le parti au pouvoir, le MPLA, affirme que cette nomination découle de la loi, plusieurs voix s’élèvent pour remettre en question sa légitimité.

Selon António Ventura, juriste et universitaire, la réélection du juge repose sur un processus vicié dès le départ. Il dénonce une manipulation de la législation par la majorité parlementaire du MPLA pour favoriser le maintien du pouvoir, y compris dans la composition de la CNE. Le processus de sélection aurait introduit des critères spécifiquement conçus pour avantager le président sortant, notamment l’exigence d’une longue expérience en matière électorale – une condition que seul Manuel Pereira da Silva remplissait.

Cette stratégie soulève des doutes sur l’impartialité de la CNE, déjà critiquée pour son fonctionnement partisan. Le juge Pereira da Silva, en poste depuis 2020, a vu son indépendance mise en cause, notamment lors des élections de 2022, où plusieurs de ses décisions ont été jugées contraires à la loi, particulièrement en ce qui concerne l’observation citoyenne du scrutin.

En parallèle, une réforme de la loi électorale est en cours, visant à limiter encore davantage le contrôle citoyen, notamment par l’interdiction de la publication locale des procès-verbaux. Cette volonté de centraliser les résultats et d’écarter la société civile renforce les accusations selon lesquelles la CNE serait une extension du pouvoir exécutif.

Face à cette situation, l’UNITA appelle à la mobilisation populaire. Toutefois, les possibilités de manifestations pacifiques restent limitées par le contrôle autoritaire que le gouvernement exerce sur les forces de sécurité et les médias. Pour de nombreux observateurs, il devient de plus en plus évident qu’en Angola, l’appareil d’État est sous l’emprise du MPLA, rendant illusoire toute prétention à des élections libres et transparentes.

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