Afrique – Europe : Une conférence sur la migration

Mercredi dernier s’est tenu à Dakar le 3è sommet interministériel du processus euro-africain en matière de « Migration et Développement », après ceux de Rabat en 2006 et de Paris en 2008. Les participants issus de 60 pays d’Afrique et d’Europe sont tombés d’accord sur une stratégie commune d’encadrement des migrations.

Il faut dire que l’Europe s’était déjà préparée à cette rencontre au sommet. Car, le 18 novembre dernier, la Commission de l’Union Européenne avait statué sur sa nouvelle politique migratoire, après celle couvrant la période 2008–2011. A présent, elle souhaite mettre l’accent sur la coopération et la mobilité. Un vœu qui a influencé la stratégie adoptée, dite de Dakar. En effet, celle-ci s’entendra sur trois ans (2012–2014) et repose sur trois principaux piliers : il s’agira, en premier lieu, d’organiser la migration légale ; ensuite, de lutter contre la migration irrégulière et, enfin, de renforcer les synergies entre migration et développement.

Afin de concrétiser le premier volet de cette stratégie, l’Europe a préparé une enveloppe de 25 millions d’euros (33 millions de dollars américains) en faveur de l’Afrique de l’Ouest, afin d’y « faciliter la libre circulation et la gestion de la migration ». Quant au deuxième volet, l’Union Européenne s’est proposée d’améliorer l’aide au retour et de signer des accords de réadmissions avec ses partenaires africains pour garantir une réinsertion aux candidats à cette démarche.

Ce n’est qu’au niveau du troisième volet qu’on peut espérer voir un réel intérêt pour les pays africains, étant donné que les deux premiers axes semblent plus profiter au Vieux continent, lequel les finance. Néanmoins, ces sommes ne sont pas grand-chose comparées aux multiples transferts d’argent des migrants subsahariens vivant en Europe. Rien que pour le Sénégal, la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest estime ces transactions à 617 milliards de FCFA (1,3 milliard de dollars).

A ce propos, parmi les objectifs prioritaires à atteindre au travers de la stratégie de Dakar figurent l’amélioration de la mobilisation des transferts d’argent des migrants pour contribuer au développement des pays d’origine et, par ailleurs, la garantie du respect des droits des migrants et des réfugiés et la facilitation des échanges entre les services chargés de la mobilité.