A la surprise générale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de l’opposition et du parti centriste Kadima Shaul Mofaz ont scellé un pacte d’union nationale. Avec une écrasante majorité de 94 députés sur 120, ils donnent naissance à la troisième plus grande majorité de l’histoire d’Israël.
L’annonce de cet accord prend de court la Knesset, le Parlement israélien, qui s’apprêtait à voter sa propre dissolution en vue d’élections législatives anticipées en septembre prochain. Benjamin Netanyahu et Shaul Mofaz justifient cette alliance par le souhait partagé de la recherche d’une plus grande stabilité et une plus grande sécurité, notamment face à la menace nucléaire iranienne et à la réticence des chefs de l’armée et d’anciens patrons du renseignement à attaquer la République islamique. Mais ce n’est pas de cette manière que l’alliance est perçue dans l’ensemble du pays. En effet, pour beaucoup, elle a plus une portée politique que sécuritaire. Des politologues israéliens estiment que Benjamin Netanyahu chercherait à se renforcer au moment où il est menacé par la frange de droite de son parti, le Likoud. Shaul Mofaz, de son côté, transfuge du Likoud, qui jurait il y a encore six semaines au moment de son élection au poste de chef de Kadima qu’il ne rejoindrait jamais le gouvernement Netanyahu s’est forgé au fil des années la réputation d’un homme plus motivé par ses ambitions personnelles que par l’idéologie.
Cette alliance a suscité la colère de la gauche qui se retrouve en position très minoritaire. Elle perçue différemment à l’étranger. Les Etats-Unis affirment qu’elle ne changera pas sa politique vis-à-vis d’Israël, le président palestinien Mahmoud Abbas l’appelle à la recherche d’un accord de paix tandis que le Hamas y voit la fin de tout espoir d’une reprise des négociations.
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