Gaz de schiste : Une question mondialement épineuse

Au début du 21è siècle, c’était avec beaucoup d’enthousiasme que les technologies d’exploitation des gaz de schiste étaient accueillies dans le monde. Cette source d’énergie, autrement appelée le gaz de roche mère, devait même, selon certaines analyses, constituer la moitié de la production en gaz naturel aux Etats-Unis à l’horizon 2020. Aujourd’hui, le discours a bel et bien changé.

En effet, c’est toujours aux USA qu’ont été constatées plusieurs fuites de gaz dans l’environnement et, aussi, des cas de contamination de nappes phréatiques. Ces derniers ont été scientifiquement prouvés par une récente étude menée par des chercheurs de l’université de Duke, révélant un taux de méthane très élevé dans les eaux souterraines à moins d’un kilomètre de certains forages d’extraction de gaz de schiste. De ce fait, à l’instar de celle du 18 avril dernier dans l’Etat du Texas, les contestations contre la nouvelle forme d’énergie n’en finissent plus.

La fibre contestataire n’est pas une particularité américaine. Au Canada voisin, les manifestants, réunis en dizaines à Saint Denis sur Richelieu le mois dernier, sont déterminés à dissuader le gouvernement de commencer des essais de fracturation hydraulique dans ce village du Québec. Sur le continent européen, c’est la même tendance. En Suisse par exemple, le canton de Fribourg vient d’arrêter les opérations de la Schuepbach Energy LLC, une entreprise d’exploitation gazière, laquelle s’apprêtait à commencer la production de gaz de schiste. L’Afrique n’est pas en reste : des environnementalistes, des chercheurs et des opposants sud-africains ont décroché un moratoire du gouvernement par rapport à l’exploitation du gaz de schiste par la multinationale Shell et six autres compagnies gazières. Considérant que ce pays pointe au 5è rang des réserves mondiales de gaz de schiste, c’est une victoire pour les contestataires.

En somme, actuellement, les exploitants du gaz de schiste peinent à décrocher des contrats. Celles-ci se tournent désormais vers des pays plus flexibles. C’est le cas de la Chine qui vient de concéder un gisement de Mongolie Intérieure à Total. L’Algérie, dont le sous-sol en regorge, semble également disposée à coopérer.