La Banque mondiale a récemment publié son dernier rapport sur le secteur de transfert des fonds à travers le monde. Contrairement aux autres secteurs financiers, celui-ci n’est pas en baisse. Pour ce qui est de l’Afrique subsaharienne, le volume des envoies d’argent n’a pas bougé par rapport à l’année dernière, se stabilisant à environ 31 milliards de dollars. Au total, le flux mondial de transferts de fonds par les émigrés sera d’environ 534 milliards de dollars pour l’année en cours. Près de 70% des transactions ont été enregistrées à destination des pays en développement, soit environ 372 milliards de dollars. Sur la liste des bénéficiaires, l’Asie reste en tête de fil avec une augmentation de 12,5%.
En considérant les PIB des différents pays, les transactions vers le continent noir prennent une autre envergure. Pour certains pays africains, elles représenteraient plus de 30% du PIB. Selon les experts, le principal obstacle à la croissance des envois de fonds vers les pays africains reste le coût de transaction. La moyenne générale du continent s’élèverait à 12.4% de facturation pour une transaction financière, soit le taux le plus élevé par rapport aux autres régions du monde. Cette situation conduit les migrants d’origine africaine à passer par d’autres canaux informels. L’on estime à plusieurs milliards de dollars les flux de capitaux en marge des réseaux de transfert officiellement reconnus.
Ces coûts onéreux sont liés au faible niveau de développement des services financiers sur le contient, induisant des difficultés d’accès pour certaines zones et un manque de concurrence pour d’autres. Les grandes firmes assurent leurs monopoles à travers des clauses d’exclusivité avec les banques locales, elles maintiennent ainsi les coûts élevés et créent d’importantes barrières à l’entrée du secteur. Une des alternatives serait les virements de compte à compte si les réseaux bancaires arrivaient à se développer et s’implanter jusque dans les zones rurales.
Les études pour la réduction des coûts de transferts à travers le monde ont abouti à 4 recommandations pour réussir ce pari à hauteur de 5% d’ici 2 ans. Il s’agit de la suppression des clauses d’exclusivité, le soutien des institutions de micro-finance, la promotion du mobile banking ou de l’e-banking et le développement de la bi-bancarisation. Malgré la crise mondiale et le durcissement des conditions de travail en Europe, les transferts d’argent vers l’Afrique n’ont pas diminué ; les projections prévoient plutôt une croissance pour les années à venir.
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