« … A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption, la tromperie, en faisant taire l’opposition, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’Histoire », déclarait Barack Obama à l’occasion de son investiture en tant que président des Etats-Unis. Des mots qui s’adressaient, entre autres, aux dirigeants africains qui correspondent à cette description. Pourtant, sous l’ère Obama, certains d’entre eux ne semblent pas sous pression et, plus est encore, sont mêmes proches de l’administration américaine.
C’est le cas, en particulier, de Teodoro Obiang Nguema, le chef d’Etat équato-guinéen. Depuis trois décennies, il dirige d’une poigne de fer un pays tristement célèbre : liberté de la presse inexistante, opposition politique muselée, tortures, séquestrations,… bref, la Guinée Equatoriale est une habituée des violations des Droits de l’Homme. Résultat : elle occupe le 167è rang du classement mondial 2010 de la liberté de presse (sur 178 pays) et, selon l’organisation internationale Freedom House, figure parmi les pires régimes répressifs au monde.
Malgré tout cela, l’engagement américain est évident en Guinée Equatoriale. D’abord, au niveau de la production pétrolière, des compagnies américaines comme Chevron, Marathon Oil et Noble Energy sont très bien implantées. Ce qui, notamment, fait de ce pays, le quatrième exportateur africain de brut. Ensuite, du côté de l’administration publique, une entreprise américaine, la Military Professional Resources Inc (MPRI), se charge de la sécurité du littoral équato-guinéen en vue de contrecarrer toute tentative de putsch et forme également la police, notamment, en Droits de l’Homme. Tout cela est rémunéré en millions de dollars. Enfin, à la présidence, un ex-conseiller au président américain Clinton, Lanny Davis, s’occupait, jusqu’en mars dernier, de l’image du président équato-guinéen, pour un salaire d’un million de dollars l’année. Comme quoi, les américains sont partout en Guinée Equatoriale. Très actifs dans le business, ils le sont moins pour dénoncer l’écart qui sépare la richesse de la minorité au pouvoir de la pauvreté de la majorité, 77 % selon certaines statistiques. Très actifs pour chasser certains dirigeants anti-américains comme, par exemple, Kadhafi, beaucoup moins quand ils ont accès à l’or noir.
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