Chypre : un accord draconien

Chypre un accord draconienAprès une semaine riche en tensions, Chypre a pu rester dans la zone euro. Toutefois, l’accord trouvé met à mal le secteur bancaire de l’Etat insulaire.

Chypre l’a échappé bel : ce pays était à deux doigts de sortir de la zone euro. Mais, à la dernière minute, le défaut de paiement qui l’aurait indubitablement précipité dans ce gouffre a été évité. Au prix d’un accord qui suscite toujours autant d’interrogations. En effet, cet arrangement vise à diminuer, de manière importante, la taille du secteur bancaire chypriote. Celui-ci équivaut à 8 fois son produit intérieur brut. Ainsi, la Bank of Cyprus, première institution financière de l’Etat, devrait récupérer à terme les dépôts garantis de Laïki Bank. De même, elle va reprendre les dettes du dernier établissement financier contractées auprès de la Banque Centrale Européenne, soit un total de 9 milliards d’euros (11,3 milliards de dollars américains).

Par ailleurs, une ponction de 30 % des avoirs sera opérée sur les comptes qui disposent de plus de 100 000 euros (125 000 dollars américains) à la Bank of Cyprus. Une pilule difficile à avaler pour les titulaires de ces comptes. Chypre s’est par ailleurs engagée à parapher avec l’Union Européenne (UE), la Banque Centrale Européenne (BCE) et le Fonds Monétaire International (FMI) un protocole d’accord scellant non seulement des réformes structurelles mais aussi des privatisations et, surtout, une augmentation de l’impôt sur les sociétés de 10 à 12,5 %. Comme il fallait s’y attendre, cette troïka a demandé à Chypre de s’investir encore plus dans la lutte contre le blanchiment d’argent.

C’est donc le prix des 10 milliards d’euros (12,5 milliards de dollars américains) qui seront versés à Nicosie. Cette somme proviendra, en grande partie, du Mécanisme européen de stabilité (MES) et sera complétée par un apport du FMI.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise