Réfugiés syriens : la Jordanie paie le prix de sa générosité

JORDAN-SYRIA-CONFLICT-REFUGEESDepuis une semaine, la Jordanie a fermé sa frontière avec la Syrie. La grande volonté de solidarité qu’a montrée le royaume hachémite dans l’accueil des réfugiés syriens a eu un lourd impact sur le tissu économique et social du pays.

Depuis le début du conflit en Syrie, la Jordanie a accueilli un tiers des 1.5 million de syriens qui ont fui le pays, ce qui représente un peu moins de 8% de la population nationale jordanienne d’avant le conflit. Les efforts importants consentis par le Royaume de manière à absorber de la meilleure des manières ce flux de réfugiés se sont rapidement révélés insuffisants. Le plus grand camp de réfugiés syriens, Zaatari qui compte environ 120 000 réfugiés, est actuellement largement au-delà de sa capacité d’accueil avec des arrivées quotidiennes en avril estimées à un million de personnes.

L’ONG Médecins Sans Frontières y a constaté une augmentation alarmante des cas de diarrhées et d’infections respiratoires dus aux conditions de vie précaires. De manière générale, le système de santé du pays est proche de la saturation. L’économie du pays a été durement touchée par l’effondrement du tourisme et la hausse de la consommation de produits subventionnés tels que le gaz, l’électricité ou le pain avec pour conséquence des hausses vertigineuses de leurs prix (plus de 50% dans le cas du gaz).

Toutes ces difficultés se ressentent sur le climat social. La population jordanienne, auparavant bienveillante envers les réfugiés syriens aux débuts du conflit en 2011, est désormais plus hostile. De nombreuses manifestations ont eu lieu à travers le pays pour protester contre la présence des réfugiés syriens à qui se présentent très peu d’opportunités de travail.

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