Le dossier électoral du Madagascar avance à pas de tortue, mais avance quand même. Les acteurs ont finalement tous consenti à accepter l’avènement d’une nouvelle Cour électorale spéciale pour l’organisation des élections. En effet, la restructuration de la cour était devenue une condition sinequanone pour que la communauté internationale s’engage à nouveau dans le processus.
L’ancienne cour avait perdu sa crédibilité après avoir entériné les candidatures des controversés 3 ténors dont l’actuel président de la transition, Andry Rajoelina, la femme de l’ancien président, Lalao Ravalomanana et l’ancien président Didier Ratsiraka. Pour des raisons liées aux engagements de chacun des trois et à la loi électorale, ceux-ci ne pouvaient plus prétendre à la magistrature suprême de l’Etat malgache. Cependant, les 3 ont déposé leurs candidatures et la cour électorale les avait acceptés. Il s’en est suivi une crise poussant ainsi la communauté internationale à se retirer du processus. Maintenant que la nouvelle cour électorale spéciale vient de prendre place. La communauté internationale attend d’elle une révision de la liste de candidature et espère que les candidats problématiques vont disparaître. Cependant, selon les observateurs, il est très peu probable que cela arrive. Le fait d’avoir accepté un changement de la cour ne signifie pas que le président de la transition va se retirer. Il faut s’attendre à ce qu’il use de ses leviers de pression pour une fois de plus assurer sa candidature. D’ailleurs, Rajoelina s’est exprimé sur la nouvelle cour, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une soumission à la communauté internationale mais d’un pas désiré vers les élections.
Sauf surprise, les analystes politiques du pays s’attendent à ce que la nouvelle cour confirme les candidatures controversées, du moins celle de Rajoelina. Interrogé sur la question, deux des 18 juges constituant la cour ont refusé de répondre à la question, arguant tout simplement qu’il n’y a pas encore eu débat sur le sujet.
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