L’invitation des populations à ne plus payer leurs impôts et factures d’eau et d’électricité lancée dimanche par le leader de l’opposition pakistanaise, Imran Khan, aurait sonné le coup de glas du « tsunami » révolutionnaire pour la liberté qu’il avait promise au gouvernement d’Islamabad.
En effet, son appel à la « désobéissance civile » pour pousser le Premier ministre Nawaz Sharif à la démission n’est pas perçu d’un bon œil par les puissantes organisations patronales du pays, qui ont immédiatement pris leur distance vis-à-vis de cette stratégie. La Fédération des Chambres de commerce et d’industrie (FPCCI) a ouvertement critiqué la démarche d’Imran Khan. Son président, Zakaria Usman, a déclaré que pour la communauté des affaires il n’est pas question de laisser les ambitions politiques d’un seul homme venir mettre à mal l’élan économique et le climat des affaires dans le pays.
Même au sein de son mouvement, certains partenaires d’Imran Khan ne semblent pas disposés à suivre l’ancien champion du cricket dans son jusqu’au-boutisme et n’hésitent pas à afficher leur désaccord à ce sujet. Siraj ul-Haq, le chef du Parti Islamique, le Jamaat-e-Islami, et allié du Parti de la justice (PTI) d’Imran Khan dans la province fédérale du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest du Pakistan), a déclaré que son parti est opposé à toute action qui mettrait en péril la démocratie et souhaite que la crise actuelle soit réglée dans le respect de la Constitution et des lois pakistanaises.
Malgré les coups de théâtre, le chef du PTI et soutenu par le leader politico-religieux Tahir ul-Qadri, n’a pas obtenu le ralliement populaire qu’il espérait pour pouvoir paralyser la capitale pakistanaise et chasser du pouvoir le Premier ministre élu en mai 2013.
Poster un Commentaire