L’impératif de stopper l’Etat Islamique (EI) en Irak et en Syrie s’impose à tous, au point de rendre envisageable ce qui était inconcevable il y a un an encore, à savoir une coopération des Occidentaux avec la Syrie de Bachar al-Assad et la République islamique d’Iran. Maïs une rétrospective sur les éléments qui ont rendu cette situation possible est tout aussi nécessaire pour envisager une solution à long terme.
L’essor que connaît actuellement l’Etat Islamique a pour responsables à divers degrés les acteurs régionaux tels que les pays du Golfe, l’Iran et la Turquie. La répression brutale des monarques arabes de leur opposition modérée a favorisé la radicalisation d’une partie d’entre eux, fournissant aux mouvements djihadistes de nombreux volontaires pour leur recrutement. Cette source a également été alimentée par les frustrations politiques nées des espoirs déçus par le Printemps arabe.
La Turquie a également sa part des responsabilités. Aveuglée par son opposition au régime syrien de Bachar al-Assad, Ankara a longtemps fermé les yeux sur le passage de djihadistes à sa frontière, ce qui a contribué à renforcer les rangs de l’Etat Islamique qui compte en son sein près de 80 nationalités différentes. L’EI profite également du soutien dans les années 1980 des monarchies du Golfe au développement des réseaux salafistes. Et le soutien de l’Iran au régime de Bachar al-Assad a achevé d’attiser le ressentiment des sunnites radicaux.
Aujourd’hui, face à cette menace qui est prise au sérieux, la donne des alliances régionales est en train de changer. Mettant en partie de côté leur lutte d’influence régionale, l’Iran et l’Arabie saoudite ont accepté de discuter et Riyad a accepté de soutenir le Premier ministre irakien. A tous les acteurs de réfléchir aux actions à mettre en œuvre pour prévenir une répétition des causes qui ont conduit à cette situation.
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