A Bahreïn, les sunnites, dont font partie la dynastie des Al-Khalifa au pouvoir, et les chiites, majoritaires, n’ont jamais été autant séparés qu’à l’issue des dernières élections générales. En toile de fond, le taux de participation au scrutin du samedi dernier.
En fait, tous les regards étaient tournés vers cet indicateur, vu que l’opposition avait décidé de boycotter ces élections. Et, comme il fallait s’y attendre, une polémique a éclaté samedi à peine les élections générales terminées. D’abord, sans motif clairement évoqué, ce scrutin a duré deux heures de plus que prévu. Ensuite, le ministre bahreïni de la Justice, cheikh Khaled al-Khalifa, a indiqué que « le taux de participation aux élections législatives a été de 51,5 % » selon les premières estimations. Ce qui ne pouvait entraîner que des réactions de la part d’Al Wefaq, la première formation politique d’opposition.
Bien avant ces élections, ce parti avait déjà mobilisé ses militants afin d’en entraîner l’échec. Il a poursuivi dans la même lignée en jetant le discrédit sur les chiffres officiels de participation, les traitant « d’amusants, de ridicules et peu crédibles ». En lieu et place, Al Wefaq a évoqué, par voie de communiqué, « environ 30 % » pour la participation avec une variation possible de 5 % au-dessus ou en-dessous ». La formation politique d’opposition a affirmé que le pouvoir en place a contraint des dizaines de milliers de personnes, parmi ses militants et les fonctionnaires, à aller aux urnes, les menaçant de sanctions dans le cas contraire.
De leur côté, les autorités bahreïnies ont accusé les activistes chiites d’être responsables d’incidents et d’avoir tenté d’empêcher les gens de se rendre aux urnes en bloquant certaines artères dans des banlieues chiites de Manama.
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