Hier lundi, le gouvernement syrien a annoncé son opposition à la mission des enquêteurs de l’ONU dans le pays qui devaient faire la lumière sur l’usage d’armes chimiques. Cette mission devait se déployer sur l’ensemble du territoire syrien.
Un peu plus tôt la même journée, la mission de l’ONU avait été annoncée par son Secrétaire Général Ban Ki-moon lors d’une conférence de presse à l’occasion de l’ouverture au siège de l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques) à La Haye de la troisième conférence sur le bilan de Convention sur les armes chimiques.
Sa décision a été motivée par les multiples accusations réciproques entre le gouvernement syrien et l’opposition armée sur l’usage d’armes chimiques. Damas avait lui-même sollicité l’ONU à ce sujet, mais comme l’a précisé un haut responsable du ministère des Affaires Etrangères syrien, uniquement dans le ville de Khan Aassal, dans la province d’Alep dans le nord du pays, où les rebelles auraient tiré un missile doté de matières chimiques toxiques.
Les discussions entre l’ONU et Damas pour le déploiement de cette mission d’enquête dans le pays avançaient pourtant bien. En cas de suite favorable du gouvernement syrien, l’ONU s’était déclarée prête à déployer ses enquêteurs en moins de 24 heures.
La mission supplémentaire sur l’ensemble du territoire suggérée hier par ban Ki-moon a été le grain de sable qui a bloqué l’engrenage. Damas y voit la main « d’Etats connus pour leur soutien à l’effusion de sang en Syrie ». Bien qu’aucun nom n’ait été cité, l’on peut y déceler une allusion aux demandes française et britannique d’enquêtes sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien.
La crainte du gouvernement syrien est de voir se reproduire les conséquences de la mission de l’ONU dans l’Irak de Saddam Hussein qui avait débouché sur l’invasion du pays par l’armée américaine en 2003.
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