L’Indonésie sur le pied de guerre après les premiers attentats revendiqués par l’EI sur son sol

Le ministre indonésien de la Sécurité Luhut Pandjaitan a confirmé les informations de la presse annonçant l’arrestation ce vendredi de trois personnes à Depok, dans la banlieue sud de Djakarta. Ces arrestations surviennent au lendemain des attentats commis à Djakarta qui ont fait sept morts, dont cinq assaillants. Cette attaque a été revendiquée par l’Etat islamique, une première sur le territoire indonésien.

Selon la chaîne de télévision Metro, qui cite le chef de la police locale, les suspects, un artificier, un expert des armes à feu et un prédicateur, ne sont pas liés à l’attentat d’hier. La police est en état d’alerte maximum à travers tout le pays, et, selon son porte-parole, elle aurait capturé et identifié plusieurs des membres du groupe, proche de l’Etat islamique, à l’origine de l’attaque. Des perquisitions sont en cours à Java et sur d’autres îles.

Le chef de la police de Djakarta a confirmé que l’attaque avait été menée par des sympathisants de l’Etat islamique et probablement pilotée depuis Raqqa, le bastion de l’organisation djihadiste en Syrie, par un extrémiste indonésien Bahrun Naim. Le mode opératoire est semblable à celui des attentats de Paris commis le 13 novembre. Trois kamikazes se sont fait exploser dans un quartier du centre de la capitale qui abrite notamment plusieurs agences de l’ONU et des ambassades. Des assaillants auraient ensuite commencé à tirer sur les personnes rassemblées après les déflagrations.

Les autorités indonésiennes prennent au sérieux cette première attaque revendiquée par l’Etat islamique sur leur territoire. Pays musulman le plus peuplé du monde, l’Indonésie a déjà eu à faire face au terrorisme à de nombreuses reprises par le passé, les épisodes les plus tristement mémorables étant les attentats de 2002 à Bali qui avaient fait 202 morts et ceux de 2003 puis 2009 contre des grands hôtels à Djakarta. L’émergence de l’Etat est une menace supplémentaire. Le gouvernement indonésien évalue à plus d’un millier le nombre de partisans de l’Etat islamique dans le pays et entre 100 et 300 d’entre eux auraient séjourné en Syrie.