Conférence de Durban : Enfin un accord !

Après avoir été prolongée de deux jours, la Conférence de Durban sur le réchauffement climatique s’est refermée hier dimanche sur un accord entre les 195 pays présents.

Une première. Aucune conférence n’a jamais pris autant de temps à se conclure. Et, autre fait historique, tous les pays se sont engagés à respecter les décisions de Durban. Selon celles-ci, le protocole de Kyoto, cadre juridique obligeant les Etats à réduire l’émission des gaz à effet de serre (GES), a été finalement étendu de 5 ans. Alors qu’il devait se clore à la fin de l’année prochaine (2012), il courra jusqu’en 2017. Mais vu que ce délai est relativement cours, les participants se sont convenus de commencer, dès 2012, des discussions sur un nouveau protocole contraignant à baisser l’émission des GES. Ces négociations pourront aller jusqu’en 2015 et le texte qui en ressortira sera appliqué à partir 2020.

Néanmoins, ces conclusions brillent par leur imprécision.  Cela saute aux yeux rien qu’à consulter le chronogramme établi : aucune date n’est clairement arrêtée. En plus, les termes employés dans la déclaration de Durban laissent perplexes: la « plateforme de Durban » – nom donné au processus issu de cette dernière conférence – va « développer un nouveau protocole, un autre instrument juridique ou une solution concertée ayant une force légale ». Une tournure qui laisse libre cours à diverses interprétations, lesquelles seront sans doute très éloignées de toute forme d’obligation.

Bien qu’il y ait eu accord, les différentes parties de la Conférence de Durban se sont séparés avec différents sentiments. Les pays de développement et les petites îles auraient souhaité qu’il soit plus contraignant ; néanmoins, ils pourront se consoler par la décision de mettre en place, à partir de 2020, un fonds destiné à aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique. Quand aux Etats-Unis – qui n’ont jamais ratifié Kyoto – et la Chine et l’Inde – grands pays émergents mais pas concernés par le protocole -, ils peuvent allégrement se frotter les mains après ce sursis. Pendant ce temps, les spécialistes en climatologie sont formels : ces décisions ne permettront de contenir le réchauffement climatique sous 2° Celsius durant le siècle présent.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise