Afrique du Sud : Le dilemme du pétrole iranien

L’Afrique du Sud, premier pays importateur du pétrole iranien sur le continent noir, doit intégrer les sanctions, américaine et européenne, qui planent sur cet or noir. Ce qui est un casse-tête pour la nation arc-en-ciel.

Vraisemblablement, Pretoria ne sait pas à quel sein se vouer : face aux menaces grandissantes des sanctions des Etats-Unis et de l’Union Européenne à l’encontre du pétrole iranien, l’Afrique du Sud, qui en consomme une part équivalente au quart de ses approvisionnements, a entrepris de chercher d’autres alternatives pour pallier à une éventuelle rupture. Des discussions ont été donc entreprises non seulement avec l’Iran et les USA, les principaux concernés dans cette affaire, mais aussi d’autres pays pétroliers comme l’Arabie Saoudite, la Malaisie et l’Angola. Les noms du Niger, du Soudan et du Venezuela ont également été cités. Selon des propos du ministre sud-africain de l’Energie, Dipuo Peter, la première puissance africaine se donne jusqu’en mai pour trouver des alternatives. En parallèle, l’Afrique du Sud essaye de cerner la nature des sanctions demandées par les Etats-Unis et surtout de faire comprendre à Washington l’impact que cela aura pour son économie.

Mais, tout le monde n’adhère pas à cette façon trop respectueuse de procéder. C’est le cas du Cosatu, la grande confédération des syndicats sud-africains, qui assimile cela à « des courbettes face à des impérialistes américains ». Pour ces syndicats, les accusations américaines à l’endroit de l’Iran, lesquelles estiment que les revenus pétroliers pourraient servir à développer des armes nucléaires, ne sont en rien démontrées. Ainsi, le Cosatu invite le gouvernement à « cesser de faire des courbettes » devant les USA. Entre pressions internationales et grogne sociale, le gouvernement sud-africain se retrouve en très mauvaise posture.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise