Egypte : Le pouvoir, les Frères musulmans et l’armée

Les officiers du renseignement militaire et de la police militaire ont désormais la possibilité d’interpeller les civils qui troubleraient l’ordre public ou porteraient atteinte au droit du travail. Cette latitude accordée aux militaires est perçue comme une nouvelle tentative de museler la révolution.

La décision a été rendue publique ce mercredi par un décret du ministre de la justice. Pour les révolutionnaires, le coup est particulièrement dur. Pour le député libéral Amr Hamzawi, quelques semaines après sa levée, c’est la loi martiale qui a avait régit le pays pendant trois décennies qui revient sous une nouvelle forme. La révolution égyptienne fait face ces derniers jours de nombreux « revers ». La même journée en effet, la Haute cour constitutionnelle avait dissout le Parlement élu juste après la révolution et dominé par les Frères musulmans, justifiant cette mesure par le mode de scrutin qui serait illégal. Dans la foulée, elle désavouait la loi dite « d’isolement  politique » qui interdisait aux cadres du régime Moubarak de se présenter aux élections. Une autre mesure que les révolutionnaires tenaient particulièrement à cœur.

Alors que le second tour de la présidentielle doit se tenir aujourd’hui, la confrontation qui oppose le Cour Suprême des Forces Armées (CSFA), et les révolutionnaires, plus précisément la principale force politique de l’Egypte post-Moubarak, c’est-à-dire les Frères musulmans tourne nettement à l’avantage des premiers. Beaucoup y voient ni plus ni moins qu’un coup d’Etat militaire soutenu par une armée qui semble de moins en moins encline à remettre le pouvoir aux civils.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise