Afrique : La Chine, facteur de braconnage

Le problème du braconnage en Afrique persiste malgré toutes les mesures concertées des Etats pour la protection des espèces animales. De ce phénomène, la Chine, nouvelle riche sur la scène internationale, serait le moteur inconscient selon certaines analyses.
Les chiffres sont alarmants : selon l’ONG International Fund For Animal Welfare, 100 éléphants trouveraient la mort chaque jour en Afrique à cause du braconnage. Et, celui-ci concerne 37 pays, soit les deux tiers du continent.
Malheureusement, les braconniers s’en prennent plus fréquemment aux garants de la pérennité des espèces, c’est-à-dire les mâles, à cause de leurs splendides défenses très prisées. Celles-ci prennent alors une principale destination, l’Asie, et, cela, par le biais d’un certain nombre d’intermédiaires, dont, la plupart serait de nationalité chinoise.
Ainsi, le magazine Vanity Fair mentionnait les conclusions d’une investigation à ce sujet en ces termes : « il n’y a pas eu de braconnage pendant 30 ans au Kenya avant qu’une entreprise chinoise obtienne un contrat pour construire une autoroute de 112 kilomètres. Près de 90 % des personnes arrêtées en possession d’ivoire à Jamo Kenyatta (aéroport de Mombassa, la deuxième ville kényane, NDLR) sont des ressortissants chinois ». A défaut d’être au cœur du trafic de l’ivoire, les chinois, tout comme d’autres asiatiques, sont, en tout cas, de grands consommateurs de produits à base de cette matière première, émergence aidant. La bijouterie et les objets d’art faits d’ivoire rencontrent un franc succès dans ce marché, qui attribue également à la matière blanche des vertus médicinales. En outre, les chinois semblent ne connaître presque rien de la provenance de l’ivoire : ainsi, 70 % penseraient que celle-ci est ramassée à même le sol, selon un sondage.
La lutte contre le braconnage ne doit donc pas se faire seulement en Afrique, qui est le berceau des matières premières convoitées, moyennant des patrouilles, mais également, chez les consommateurs, dont l’ignorance entretient le trafic illégal.