Génocide rwandais : trente ans de prison pour deux anciens ministres

Vendredi dernier, le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), mis en place par le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour juger les acteurs du génocide de 1994, a condamné deux anciens ministres rwandais à trente ans de prison alors que deux autres de leurs homologues ont été acquittés.

Pour « entente en vue de commettre un génocide » et « incitation directe et publique à commettre un génocide », Prosper Mugiraneza et Justin Mugenzi, respectivement ministres de la fonction publique et du Commerce lors du génocide en 1994, devraient passer les trois prochaines décennies derrière les barreaux. Leurs collègues du même gouvernement, le ministre de la santé, Casimir Bizimungu, et le ministre des affaires étrangères, Jérôme Clément Bicamumpaka, également jugés par le TPIR, y ont échappé belle ; l’institution judiciaire a estimé que les preuves étaient insuffisantes pour les inculper. Toutes ces quatre anciennes autorités rwandaises étaient accusées, entre autres, d’avoir incité la population rwandaise au massacre des Tutsi en 1994. Et, cela, à travers des discours publics lors de plusieurs rencontres. Pire, certaines de ces propagandes ont même été relayées par la tristement célèbre Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM).

Néanmoins, la question de la durée de peine a divisé les trois juges du TPIR en charge de ce procès. L’un d’entre eux, Emile Short, a pensé que les deux condamnés auraient dû bénéficier d’une réduction de peine de cinq ans. Car, ce jugement n’intervient que douze ans après l’arrestation des accusés. Le procès a démarré en novembre 2003 pour se clore en décembre 2008. Toutefois, cette opinion n’a pas été retenue.