La Turquie met fin à son offensive contre les Kurdes au nord de la Syrie

Après six heures de négociations à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan et russe, Vladimir Poutine se sont accordés hier mardi sur un retrait des forces kurdes du nord-est de la Syrie, prenant le contrôle en commun de la majeure partie de cette zone en proie à un conflit croissant entre Ankara et les combattants kurdes.

Selon les termes de l’accord, les forces syriennes et russes devront s’assurer le contrôle de toute la frontière, à l’exception des 120 kilomètres dont la Turquie s’est emparée à la faveur de son offensive militaire.

Les deux dirigeants ont décidé dans un premier temps, de déployer des patrouilles militaires russes et syriennes dans les secteurs de la bande frontalière bordant la zone où l’armée turque a déclenché son opération militaire, pour «faciliter» le retrait des forces kurdes YPG et leur désarmement dans une zone profonde de 30 kilomètres.

Les forces des YPG doivent se retirer de ces bandes frontalières situées à l’est et à l’ouest de la zone de combats, dans un délai de 150 heures à partir de ce mercredi à midi heure locale, avec leurs armes. Après ce retrait, des patrouilles conjointes, cette fois russes et turques couvriront la zone.

Toutes ces dispositions font que la Turquie aura sous son contrôle direct une zone de sécurité d’une longueur de 120 kilomètres sur les 440 qu’elle réclamait à l’origine. Ce compromis doit permettre d’éviter la reprise de l’offensive militaire turque contre les groupes armés kurdes.

Bien que longtemps alliés de Washington dans la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique, les Kurdes en Syrie sont considérés comme «terroristes» par la Turquie qui se sent menacée par leur présence à sa frontière.

Et si Recep tayyip Erdogan obtient de sérieuses garanties quant à son objectif initial, le retrait des combattants kurdes de la zone frontalière, Vladimir Poutine peut de son côté, se targuer d’avoir non seulement joué le rôle d’arbitre, mais aussi d’avoir étendu la zone d’influence de son principal allié, le régime syrien de Bachar al-Assad.