G8 : Ouattara, Issoufou et Condé, peuvent-ils changer la donne ?

Le Sommet du G8 qui se tiendra du 26 au 27 Mai prochain à Deauville en France sera, sans doute, marqué par la présence d’Alpha Condé, Mahamadou Issoufou et Alassane Ouattara, respectivement présidents de la Guinée, du Niger et de la Côte d’Ivoire, « invités exceptionnels » de la présidence française. Une occasion pour ces hommes forts de défendre l’Afrique, laquelle a été souvent déçue par ce concert de puissances économiques mondiales.

En effet, durant ce sommet, ces trois chefs d’Etat auront un horaire très chargé. Après les traditionnelles négociations avec les dirigeants constituant le G8, ils clôtureront la première journée en s’entretenant avec leurs homologues africains qui ont initié le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). La seconde journée du sommet, quant à elle, leur sera notamment consacrée car elle consistera en un hommage « des pays du G8 aux démocraties émergentes, dans le monde arabe comme en Afrique », comme l’a signalé la présidence française. Ayant accédé à la magistrature suprême après maints tumultes électoraux, M. Ouattara, Issoufou et Condé en sont de véritables symboles.

Néanmoins, ces trois présidents ne doivent pas omettre l’opportunité pour l’Afrique que représente ce sommet du G8. Celui-ci, détenteur de 80 % des richesses mondiales, semble faillir à un de ses engagements, à savoir, lutter contre la pauvreté. Pour preuve, bien qu’ayant promis, en 2005, d’augmenter son aide au développement de 50 milliards de dollars, le G8 n’en a décaissé que 30 milliards après échéance (cinq ans plus tard). Pourtant, cette contribution ne représente pas grand-chose pour l’économie de ces puissances : en 2009 par exemple, le G8 a consenti 119,6 milliards de dollars d’aide publique au développement, soit 0,31 % du cumul des PIB de ses membres. Ces chiffres montrent l’importance des négociations que vont entamer les chefs d’Etat guinéen, nigérien et ivoirien. Jouissant d’une légitimité conférée par un scrutin démocratique, leurs déclarations pourraient pousser les grands de ce monde à mieux traiter, entre autres, le continent africain.