Lundi dernier, 200 000 personnes environ selon les estimations de la police militaire ont manifesté dans les rues de Rio de Janeiro pour exiger de la présidente Dilma Roussef son veto sur le projet de loi qui doit instituer la redistribution des royalties du pétrole.
Ces deux dernières années, le Brésil a découvert de gigantesques réserves de brut et de gaz en eaux très profondes, jusqu’à 7 000 mètres, sous une épaisse couche de sel. Ces découvertes ont relancé le débat sur la redistribution des revenus de l’exploitation du pétrole entre les Etats non producteurs qui veulent qu’elle le soit équitablement et les Etats producteurs comme Rio de Janeiro et Sao Paulo qui s’y opposent. Le 6 novembre dernier, le Parlement brésilien a approuvé un projet de loi controversé qui va dans le sens des vœux des Etats non producteurs. Il réduit les royalties de l’exploitation pétrolière pour le gouvernement fédéral de 30% à 20% et ceux des Etats producteurs de 26% à 20%. Dans le même temps, il augmente la part des Etats non producteurs de 7% à 21% d’ici à 2013 et à 27% en 2020. La loi a reçu le feu vert du Sénat. Il ne dépend plus que de la présidente de la promulguer ou d’y opposer son véto d’ici au 30 novembre prochain.
Le projet de loi suscite l’opposition des Etats producteurs qui ont tenu à le faire savoir. Selon les autorités locales, c’est l’Etat de Rio de Janeiro qui devrait le plus faire les frais de ces nouvelles mesures avec un manque à gagner qu’elles estiment à 1.7 milliard de dollars dès l’année prochaine et à 24 milliards de dollars d’ici 2020. Des pertes qu’elles ont d’autant plus de mal à accepter parce qu’elles doivent organiser en 2014 la Coupe du Monde de football et en 2016 les Jeux Olympiques d’Eté.
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