Lors d’une allocution hier mercredi au parlement européen, le commissaire européen en charge du Commerce Karel de Gucht a déclaré que la Russie ne respectait pas ses engagements dans certains domaines suite à son adhésion à l’OMC. Ce qui pourrait entraîner des procédures, dont des recours légaux, de l’Union Européenne à son encontre.
Plusieurs analystes avaient été dubitatifs suite à l’adhésion après 18 ans de négociations de la Russie à l’Organisation Mondiale du Commerce. La faible diversification de son économie, basée essentiellement sur les exportations d’hydrocarbures, et son manque de produits compétitifs faisaient craindre des chocs externes qui auraient pu s’avérer sévères. L’inquiétude avait été partagée par le président russe qui avait, il y a peu, annoncé la nécessité d’adapter sérieusement l’économie russe pour plus de compétitivité et plus d’ouverture. Sauf qu’en attendant, des taxes sont toujours en place, notamment pour le recyclage des voitures. Le pays applique également des restrictions d’importations d’animaux en provenance d’Union Européenne et relève le prix de certains de ses produits importés. Ce sont toutes ces mesures, aux retombées potentielles néfastes pour les entreprises européennes et sur l’emploi, qui vont à l’encontre des règles de base de l’OMC selon le commissaire Karel de Gucht.
La Russie, dont les autorités estiment la situation économique actuelle relativement bonne par rapport à celle de l’Europe et du reste du monde, avec entre autres une croissance de son Produit Intérieur Brut sur les 10 premiers mois de l’année de 3.7%, une progression de sa production industrielle de 2.8%, une augmentation des investissements en actifs fixes de 9% et dans le même temps une baisse de son taux de chômage à 5.3%, ne semble pas pressée d’entamer des réformes. Les réclamations de l’UE devraient être débattues lors du sommet le 21 décembre prochain à Bruxelles entre l’Union Européenne et la Russie.
Poster un Commentaire