Alors que la journée de ce jeudi devrait être marquée par une nouvelle grève générale, analystes et consultants s’inquiètent sur l’impact que le mouvement de contestation sociale va laisser sur le pays. Entre les marchés et les investisseurs dont le regard sur le Brésil a désormais changé, l’économie qui était déjà en difficulté et les couteuses revendications de la population, de grandes réformes économiques sont attendues.
Les remises en cause du fonctionnement de l’économie brésilienne sont nombreuses. Dans le domaine du commerce international, les positions peinent à s’accorder sur les échanges avec la Chine. Pour beaucoup les échanges matières premières brésiliennes contre produit manufacturés chinois minent l’industrie brésilienne. Mais l’un des plus grands problèmes actuels du Brésil est son isolement. Certes, le Brésil fait partie du MERCOSUR (Marché Commun du Sud), l’union douanière sud-américaine, mais celle-ci connaît elle-même actuellement des difficultés. Dans le même temps, le Brésil n’a pas saisi l’opportunité offerte par l’Alliance du Pacifique, qui, elle, est en plein essor, lancée par le Mexique, le Chili, le Pérou et la Colombie. A cela s’ajoute la catastrophe que serait la perte des marchés agricoles brésiliens, ce qui ne devrait pas manquer d’arriver si l’Union européenne et les Etats-Unis parvenaient à négocier un traité transatlantique.
En plus des réformes qu’il doit mener, le pouvoir brésilien devrait faire attention à ces dépenses, chose rendue impossible par la vindicte populaire. En effet, les attentes de la population sont onéreuses. Rien que l’amélioration des transports urbains ne devrait coûter plus de 22 milliards de dollars. La rentabilité des concessions ainsi que les disponibilités à investir dans les infrastructures et la logistique ont également souffert de la protestation. Une reprise des investissements est pourtant un indispensable à la reprise économique. De 18% actuellement, des analystes estiment que le taux d’investissement devrait passer à 25% pour espérer atteindre une croissance de 5% du produit Intérieur Brut et ainsi soutenir le développement.
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