L’un des principes de la démocratie, c’est le règne de la majorité. Cette forme de pouvoir méconnait souvent les droits des minorités. Mais les Amazighs libyens, minoritaires dans ce pays d’Afrique du nord, ne veulent pas se laisser faire et exigent plus de droits au même titre que les autres classes sociales. Ce mardi, ils manifestent devant le Parlement pour faire entendre que leur concours est indispensable dans la mise en place de la future constitution. En parallèle, ils ont bloqué l’accès à un oléoduc dans l’ouest du pays, ce qui occasionne de grosses pertes pour l’Etat.
Quand la désobéissance civile est un moyen de pression pour se faire entendre dans ses revendications. Voilà le chemin qu’ont choisi les amazighs de Libye en bloquant un conduit de pétrole. En vue de montrer qu’ils disposent de gros moyens d’expression, ils se réunissent ce mardi pour un sit-in devant le Parlement. Cela s’ajoute au retrait de leurs représentants des travaux de l’Assemblée analysant les mécanismes des futures élections de la constituante. En effet, pour les Amazighs, les principes de vote par majorité qui gouvernent toute démocratie ont des limites. Ils réclament que les principes constitutionnels en rapports avec la protection des droits des minorités ne soient pas votés à la majorité, mais par consensus.Fathi Ben Khalifa, président du congrès mondial des Amazighs a fait savoir que le mouvement a des « moyens plus audacieux et plus violents » pour faire infléchir l’Etat
Bien que les réclamations amazighes soient réelles et connues depuis la fin de la guerre, c’est la toute première fois qu’elles prennent une allure conflictuelle.Car, depuis un temps, trois semaines environ, des rebelles munis d’armes interdisent l’accès à l’oléoduc de Nalout dans l’ouest du pays. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’économie nationale qui est principalement basée sur les revenus du pétrole.
Poster un Commentaire