L’accident dans la mine de Soma, qui a coûté la vie à 301 ouvriers, est devenu le catalyseur d’une vague de critiques contre le système des concessions dans le secteur minier en Turquie. Des voix s’élèvent de plus en plus, notamment parmi les syndicats des mineurs pour dénoncer les pratiques des compagnies qui sacrifient la sécurité des travailleurs aux profits des concessionnaires. Certains syndicalistes souhaitent que l’Etat mette fin au système des concessions dans ce secteur à très haut risque.
Pour le secrétaire général du syndicat des mineurs turcs (Maden-IS), Vedat Ünal, le seul moyen d’éviter la multiplication des victimes dans les sites miniers, comme ce qui s’est passé à Soma, est la suppression des concessions et que l’Etat reprenne la gestion des mines.
En effet, les contrats d’exploitation minière en Turquie ne sont pas de nature à stimuler les entreprises à prendre davantage de mesures pour garantir la sécurité des travailleurs. Les permis sont délivrés pour une durée assez courte. Ce qui fait que les exploitants n’ont pas le temps de récupérer le montant de leurs investissements et préfèrent, par conséquent, dépenser le moins possible, tout en espérant multiplier leurs profits. Dans cet état des choses, ce sont les mineurs qui font les frais.
D’après les témoins de la catastrophe survenue à Soma, une bonne partie des ouvriers n’avait pas été formée sur les dangers liés au travail minier, ni suffisamment sensibilisée sur les règles de sécurité au travail.
En Turquie, le système des concessions dans le secteur minier a commencé dans les années 80 dans le but de mettre fin à l’exploitation illégale. Mais la pratique s’est très répandue et a fini par s’imposer en vertu d’une loi votée par le gouvernement de l’AKP en 2004.
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