La Corée du Sud détient depuis plus de dix ans un triste record en matière de suicides. Cette situation est l’origine d’une multiplication dans ce pays des programmes pendant lesquels les participants simulent leurs propres morts. L’objectif de ces thérapies de choc vise à apprécier davantage la vie à ceux qui seraient tentés de mettre fin à leurs jours.
« Heal dying », « Happy dying » ou encore « Well dying », les désignations de ces programmes sont nombreuses mais leur thème, « penser à la mort pour mieux apprécier la vie », reste invariablement le même. Ces programmes ont fait leur apparition dans le pays au début des années 2000 et leur succès ne cessé de prendre de l’ampleur . Les participants vont de la puberté, 13 ou 14 ans, au troisième âge, plus de 90 ans pour certains, et viennent de divers groupes de la société sud-coréenne, lycéens, étudiants, professionnels ou encore retraités.
Une récente enquête du ministère sud-coréen de la Santé a confirmé que les Coréens étaient parmi les plus malheureux de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), malgré le formidable développement économique de leur pays tout en générant des inégalités, une compétitivité poussée à l’extrême et une « angoisse du statut social ». La société est passée dans le même temps d’un modèle collectif à un modèle individualiste. Parents et grands-parents sont de moins en moins nombreux à habiter sous le même toit.
Cette solitude nouvelle et le système de protection sociale défaillant placent les personnes âgées dans une situation de précarité. Le taux de suicide en Corée du Sud a triplé depuis 1992 et s’élevait en 2012 à 39 suicides par jour. Celui des séniors est quatre fois plus élevé que dans les autres pays de l’OCDE.
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