Depuis toujours, le Produit National Brut (PNB), qui correspond à la production des biens et services créés par un pays, a toujours servi d’indicateur de référence lorsqu’il s’agit de catégoriser le niveau de développement des différents Etats dans le monde. Mais, avec l’entrée en jeu d’une des résolutions de l’assemblée générale de l’ONU adoptée sans vote mardi dernier et portant sur le bonheur, l’ordre établi pendant des années risque de changer dans l’avenir.
En effet, l’Assemblée Générale de l’ONU a enjoint les Etats Membres « à élaborer de nouvelles mesures qui tiennent mieux compte de l’importance de la recherche du bonheur et du bien-être afin d’orienter leur politique de développement ». Sur ce coup, l’assemblée onusienne a voulu honorer la politique en vigueur au Bouthan, un pays d’Asie du Sud enclavé par l’Inde et la Chine. Celui-ci, co-auteur de cette résolution de l’ONU, utilise, depuis près de 40 ans (1972,) un indicateur économique particulier : le Bonheur National Brut (BNB), qui est une tentative de définition du niveau de vie en des termes plus psychologiques et plus holistiques que le PNB, laquelle s’explique par le socle bouddhiste de la société bouthanaise. Ainsi, le BNB repose sur quatre piliers, à savoir, la croissance et le développement économique ; la conservation et la promotion de la culture ; la sauvegarde de l’environnement et l’utilisation durable des ressources ; et, en dernier lieu, la bonne gouvernance responsable.
Ayant déjà fait l’objet de 4 conférences internationales entre 2004 et 2008, le BNB sera à nouveau au centre des débats à l’occasion d’une table-ronde lors de la prochaine session de l’ONU. Mieux, de plus en plus de pays à l’instar de la France souhaitent incorporer le BNB dans leurs économies. En tout cas, l’ONU reste ouverte, ayant invité les Etats Membres à faire part à son Secrétaire Général de toute proposition pouvant « contribuer aux activités des Nations Unies dans le domaine du développement ».
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