Bien que la reprise de l’économie iranienne suite à l’accord du 14 juillet dernier sur le programme nucléaire du pays puisse ne pas être aussi rapide et linéaire que certains l’attendent, de nombreux experts prédisent des bouleversements remarquables, tant au niveau du pays que du reste du monde.
Plusieurs éléments tendent à appuyer ce scénario. Premièrement, comme pour l’Afrique du Sud, la Yougoslavie, la Birmanie et la Libye, l’histoire a montré que la levée de sanctions est suivie d’une phase de forte croissance économique et d’un afflux marqué des investissements directs étrangers. Et il n’y a aucune raison pour que la République islamique d’Iran fasse exception à la règle. Par ailleurs, bien que leurs incidences ne puissent être immédiates, la levée des sanctions devrait entraîner des changements majeurs d’ici au début de l’année prochaine. Le premier de ces changements concerne la capacité de l’Iran à augmenter ses exportations de pétrole. Des milliards de barils de pétrole et de mètres-cubes de gaz naturel devraient ainsi déferler sur les marchés, pesant sur les cours du brut et accentuant leur volatilité. Ensuite, le gouvernement iranien devrait disposer de quelque 100 milliards de dollars de liquidités dès l’année prochaine provenant du dégel des paiements des factures pétrolières de différents pays. Cet argent devrait permettre une explosion des importations au bénéfice des pays européens.
Certains experts évoquent pour l’Allemagne et l’Italie un supplément d’exportations de l’ordre de 10 à 12 milliards de dollars ces deux prochaines années.
Le relèvement de l’économie iranienne pourrait donc surprendre par son ampleur. De 400 milliards de dollars en 2014, le Produit Intérieur Brut nominal de l’Iran pourrait rapidement s’accroître et dépasser les 500 milliards d’ici à la fin 2017. Cependant, plusieurs incertitudes incitent à la prudence.
Principalement, l’accord de juillet sur le nucléaire iranien ne permettra de lever qu’une partie des sanctions et l’écosystème des sanctions contre l’Iran est extrêmement complexe, émanant de trois sources, les Etats-Unis, les Nations unies et l’Union européenne.
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