Régulation du commerce des armes

Hier lundi devaient démarrer les plus importantes négociations à l’ONU sur la réglementation du commerce des armes. Mais elles ont été stoppées nettes avant d’avoir réellement pu commencer, officiellement à cause d’une controverse sur la participation palestinienne.

Ce traité sur le commerce des armes (TCA) doit fixer des critères pour empêcher le transfert d’armes susceptibles d’être utilisées contre des populations civiles ou pour alimenter un conflit. Et les discussions pour la réglementation de ce marché de 70 milliards de dollars par an ont buté d’entrée de jeu sur des questions protocolaires. Au nom du groupe arabe, l’Egypte a bloqué la conférence, exigeant une exclusion de l’Union Européenne des débats, à défaut d’une participation palestinienne. L’Union Européenne, tout comme l’Autorité palestinienne, a un statut d’observateur à l’ONU mais dispose de droits plus étendus. Israël avait menacé de ne pas prendre part à la conférence si l’Autorité palestinienne y prenait part comme un Etat souverain. La situation est particulièrement délicate puisqu’un retrait israélien ou arabe du traité final l’affaiblirait fortement.

Dans l’hypothèse où la question de la participation israélienne serait résolue, les négociations buteront encore sur les desiderata des différents pays. Les Européens veulent un traité large et juridiquement contraignant, ce qui n’est pas le cas de nombreux pays. L’Egypte tout d’abord, qui importe chaque année pour 1.3 milliard de dollars d’équipements militaires américains. La Russie également, qui a vendu l’année dernière pour 13.2 milliards de dollars de matériel militaire et plusieurs autres pays arabes gros importateurs. Les Etats-Unis, qui produisent chaque année 6 milliards de balles veulent exclure les munitions du traité et la Chine, les armes légères qu’elle exporte en grande quantité, principalement vers les pays en voie de développement.