Le conflit syrien a poussé dans ses derniers retranchements la capacité d’accueil de la Jordanie. Au point de contraindre le Royaume le 3 septembre dernier, à solliciter des donateurs internationaux 700 millions de dollars pour l’aider à faire face à la situation.
La Jordanie héberge sur son sol 2 millions de palestiniens et 600 000 syriens et irakiens pour ne citer que les réfugiés les plus représentatifs. Ils seraient 240 000 syriens à avoir débarqué dans le Royaume depuis le début de l’insurrection dans leur pays en mars 2011, dont 185 000 réfugiés qui n’ont aucune attache dans le pays. Et le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés estime que près d’un millier de syriens continuent à arriver quotidiennement. Un flot, que le camp Zaatari que le gouvernement jordanien a officiellement ouvert en juillet dernier et dont la capacité est de 110 000 réfugiés, pourrait s’avérer incapable d’absorber. La Jordanie, qui n’est pas signataire de la Convention internationale de 1951 relative aux droits des réfugiés, se retrouve seule à gérer de fortes pressions sur les marchés du logement, des services publics, de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’énergie. D’autant plus que ce petit pays, en grande partie désertique, dispose de peu de ressources naturelles et dépend beaucoup économiquement de l’aide internationale.
La Jordanie est traditionnellement une terre d’accueil pour les réfugiés. Entre la guerre israélo-arabe de 1948 et la guerre des Six Jours de 1967, elle a accueilli des centaines de milliers de palestiniens au point qu’officiellement, la moitié de la population du pays, même si ce chiffre tournerait plus en réalité autour de 70%, est actuellement palestinienne. Il en a été de même lors de l’invasion américaine en Irak.
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