Hong Kong : Le mouvement Occupy Central disposé à dialoguer

Chu Yiu-ming, Benny Tai et Chan Kin-man, les fondateurs du mouvement prodémocratie à Hong Kong Occupy Central, ainsi que le cardinal Joseph Zen, 82 ans, ancien chef de l’Eglise catholique de Hong Kong et bruyant opposant au Parti communiste chinois se sont rendus mercredi à la police. Cette reddition symbolique doit ouvrir la voie au dialogue après les manifestations qui ont secoué pendant plus de deux mois l’ancienne colonie britannique.

chu-yiu-ming-c-l-un-des-fondateurs-du-mouvement-prodemocratiLes quatre hommes se sont présentés dans un commissariat du centre, escortés par des dizaines de supporteurs armés de parapluies jaunes, emblème du mouvement prodémocratie hongkongais, pour se constituer prisonniers pour « participation à une réunion non autorisée ».

Aucun mandat d’arrêt n’a été émis à leur encontre mais le gouvernement local ainsi que les autorités chinoises n’ont cessé de répéter que le mouvement était illégal. Les trois hommes n’ont pas été arrêtés et sont aussitôt ressortis, jouissant pleinement de leur liberté.

Le mouvement prodémocratie de désobéissance civile Occupy Central a été créé début 2013 et a été le premier à avancer l’idée d’occuper la rue. Au fil des semaines et au vu de la situation qui restait bloquée dans une impasse, des scissions sont apparues avec les autres mouvements. Occupy Central veut changer de forme de lutte et appelle désormais à une participation au débat sur les réformes politiques tandis que l’autre mouvement prodémocratie Scholarism souhaite radicaliser l’action.

Le revirement de la position d’Occupy Central était prévisible, le mouvement ayant perdu une grande partie du soutien de la population lassée des blocages et craignant une multiplication des heurts comme ceux qui ont opposé dimanche dernier les manifestants aux policiers.

Les Etats-Unis continuent à témoigner leur soutien aux manifestants pro-démocratie, appelant la Chine à s’assurer que des candidats de tous bords puissent librement se présenter aux élections de 2017 alors que Pékin exige que les candidats à ce scrutin reçoivent au préalable l’aval d’un comité loyaliste, ce qui équivaut pour les manifestants à un aval de Pékin.